Orgue de tribune baroque et moderne (Noelmans, 1681/ De Volder, 1833/ Vermeersch, 1853/ Schumacher, 2004)

Eglise des Saints-Jean-et-Etienne aux Minimes

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L'INSTRUMENT
Buffet - Date de réalisation 1681
Buffet - Architecte - Particularités Buffet d'origine par François Noelmans, agrandi par De Volder en 1833 pour placer la Pédale et encore modifié par Charles Vandenhove assisté par Olivier Matthieu en 2004
Buffet - Emplacement En tribune
Buffet - Style Baroque et moderne
Matériaux utilisés Le corps ancien est en chêne et articulé autour d’une grande tourelle centrale flanquée de deux plates-faces et de deux arrondis. Privé de son socle, il a été posé sur un quadrilatère moderne et accordé aux autres meubles. Le Positif de Dos et les deux buffets de Pédale sont montés sur des soubassements en chêne qui renferment les mécaniques, tandis que les corps sont réalisés en panneaux de plexiglas.
Disposition des tuyaux Les tuyaux de façade disposés diatoniquement possèdent un grand pourcentage de plomb. Ce sont les anciens tuyaux de Noelmans dont la disposition a dû changer quelques fois pour des raisons de diapason et du fait que le C# était certainement absent à l'origine. Ces tuyaux font parler les basses de la Montre mais aussi du Prestant. Lors de la dernière restauration, ils ont été étamés comme à l'origine mais, par ordre de l'architecte et du curé, on a arraché et jeté les feuilles d'étain collé au blanc d'oeuf, ceci afin de donner un aspect plus rustique à l'ouvrage. Pour la Pédale, c'est la nouvelle Flûte de 16' qui est en façade et, pour des raisons esthétiques, elle a été martelée afin de la rendre moins brillante.
Description du buffet Le buffet du XVIIe siècle, agrandi au XIXe siècle a été ramené à des proportions supposées originales, ce qui est erroné. En effet, il a été omis de tenir compte de l'examen du buffet après que les éléments du XIXe siècle aient été enlevés. Dans la mesure où, d'une part les raccords entre les parties ne correspondaient pas sur toute la hauteur des éléments conservés et que, dautre part, on possède un surplus de tuyaux de façade, on pouvait déduire qu’il existait des éléments complémentaires qui ont cédé leur place à des éléments plus grands au XIXe siècle afin d’y mettre la Pédale. De plus l’architecte a fait supprimer le soubassement de ce buffet dont il subsiste des éléments essentiels. Il a été remplacé par un soubassement rectangulaire. Celui-ci et les trois autres corps d’orgue ont été dessinés par Charles Vandenhove, architecte à Liège.
Console - Date de réalisation 2004
Console - Style Classique et moderne
Console - Situation En fenêtre sous la façade du Grand-Orgue
Console - Matériaux Chêne
Construction - Particularités C'est la quatrième console que possède l'orgue puisque l'instrument construit par Noelmans et remonté aux Minimes par Philippe Joseph Ermel semble avoir eu ses premières modifications importantes en 1833 par De Volder (toujours console en fenêtre mais registres de section ronde) et que la console renversée de 3 claviers de 56 notes doit dater des travaux de Vermeersch en 1853. Avant 2000, les montants et structures du soubassement de l'orgue nous donnaient des indications intéressantes. En 2004 on refait une console en fenêtre dans un socle neuf, l'ancien ayant été scié à la demande de l'architecte.
Facteurs - Particularités Dans l'ordre, voici les principaux noms des facteurs d'orgues qui ont travaillé à l'instrument : François Noelmans (construction au Béguinage), De Boeck (Claviers), anonyme (Joannes Hyacintus ? Travaux de transformations de jeux au XVIIIe), Joannes Hyacintus (un clavier, trois soufflets et "grande réparation"), Jan Nau (déplacement à Louvain), Joseph Ermel (remontage aux Minimes), Jean-Pierre De Volder (transformation), Henri Vermeersch (transformation), Guido Schumacher (Restauration/rénovation).
Personne chargée de l'entretien Manufacture d'orgues Schumacher
Date/Epoque de l'entretien Deux fois par an
Accord Diapason 415 Hz
Tempérament  Inégal
Acoustique ± 4 secondes
Facteur(s) Jacques Philippe Joseph Ermel, Jean-Pierre De Volder, Henri Vermeersch, François Noelmans, Guido Schumacher
L'INSTRUMENT
Buffet - Style Baroque et moderne
Console - Style Classique et moderne
Facteur(s) Jacques Philippe Joseph Ermel, Jean-Pierre De Volder, Henri Vermeersch, François Noelmans, Guido Schumacher
HISTORIQUE DE L'INSTRUMENT
Historique A l’origine l’église faisait partie du couvent des Minimes qui fut fermé le 10 vendémiaire de l'an V (01/10/1796) et, dans l’inventaire du mobilier, il fut mentionné la présence d’« une orgue avec des balustrades en mosaïque ». Les seules informations connues sur cet orgue concernent un paiement d’une tranche de 128 florins pour l’orgue. Peut-on attribuer sa construction à l’un des facteurs d’orgues les plus en vue de l’époque tels Jean-Baptiste Barnabé I Goynaut ou Egidius Le Blas? Enfin, on sait également que l’instrument fut détruit par les Républicains.

L’histoire de l’orgue de François Noelmans commence, elle, en 1681 par la livraison de l’orgue à l’église du Béguinage à Bruxelles faisant suite à la construction de l’église achevée cinq ans auparavant.
En effet cette année, les honoraires du facteur d’orgues passent de 4 à 30 florins, ce qui indique une augmentation de ses activités. C’est toujours lui qui entretient l’orgue jusqu'en 1692 environ.
L’organiste de l’époque était Olivier De Boeck que Jean-Pierre Felix rapproche de Michel De Bock, organiste à la cour d’Espagne. Celui-ci était également facteur d’orgues et il assura l’entretien de 1692 à 1707, 2 ou 3 ans avant son décès. Un certain E. D. De Boeck fut chargé en 1707 de remplacer les deux claviers.

A la mort de Olivier De Boeck, son fils Joannes Hyacintus lui succéda comme organiste et assura également les entretiens. Ses traces sont visibles dans les archives jusqu’en 1755 et même 1759. Un Hyacintus De Boeck est encore cité dans les comptes de 1763-1765 sans que l’on puisse affirmer que ce soit le même personnage. Par contre, Joannes Hyacintus a non seulement renouvelé un clavier et trois soufflets, mais il a encore fait une « grande réparation » pour la somme de 55 florins. Ce même personnage aurait déjà eu des activités aux Minimes sans pour cela connaître la destinée future de son orgue, qui changea de cours en 1769 lors de sa vente au Collège de la Trinité à Louvain où il fut remonté par Jan Nau, facteur d’orgues de cette ville.

Avant qu’il n’arrive, l’orgue avait un Sifflet à chaque clavier qui, au Positif, a été remplacé par une Tierce. Le Plein Jeu et le Cornet n’auraient pas été si fournis que tels qu’ils sont décrits dans l’opuscule de N.A. Knock publié en 1788. Bourgmestre aux Pays-Bas et organologue, il avait établi une liste des orgues les plus remarquables des Pays-Bas et notamment celui du «Nouveau Collège» de Louvain :

Grand-Orgue
Positif de dos

Praestant 8'
Bourdon 16'
Holpijp 8'
Octaaf 4'
Spitsfluit 4'
Doublet 2'
Nassat 3'
Cornet
Mixtuur
Cimbal
Trompet (basse et dessus)
Vox humana 8'
Praestant 4'
Bourdon 8'
Fluit 4'
Octaaf 2'
Tierce 1'3/5
Mixtuur
Cromhorn 8'


Le parcours de l’orgue à Bruxelles est ensuite très confus tant la situation juridique et financière de la jeune paroisse fut instable à ses débuts. En effet, après le Concordat conclu entre le Saint-Siège et les Français en 1801, l’église devint une succursale de la paroisse Notre-Dame de la Chapelle et on la dédia aux saints Jean et Etienne. Des travaux de restauration furent réalisés et l’église fut ouverte le 30/11/1806. La Fabrique d’église qui, le 09/11/1806 avait déjà prévu d’engager un organiste, n’avait pas beaucoup d’argent pour acheter un orgue et elle se tourna vers l’achat d’un instrument d’occasion, nombreux à cette époque post-révolutionnaire.

L’orgue de Soleillemont vendu pour 200 couronnes est envisagé mais abandonné vu son coût et c’est l’orgue du Collège de la Trinité à Louvain qui est choisi : il ne coûtait que 900 francs.

Après un détour à Saint-Josse, l’orgue arriva aux Minimes le 20/05/1807 grâce aux soins d’un censier de Herent. L’épisode de son montage aux Minimes n’est pas connu et l’on sait qu’en 1811 le Gouvernement français ordonna la fermeture de l’église qui deviendra un magasin à tabac. Les messes finirent par se donner dans une chapelle de l’hôpital Saint-Pierre où l’on utilisait un orgue portatif appartenant à un M. Reinders demeurant place Royale. Après bien des démarches, l’église fut rendue aux paroissiens en 1814 mais des travaux de restauration furent bien nécessaires. En 1818, ceux-ci ne se réalisant toujours pas, les paroissiens prirent de force possession de l’église qui leur fut officiellement rendue le 24/12/1818. Entre-temps M. Reinders reprit son orgue en 1817 et il fallut attendre des contacts avec Jacques Philippe Joseph Ermel en 1819 pour commencer à reparler de l’orgue lui-même, les services religieux n’étant alors plus assurés que par deux chantres.

En effet, le 14/03/1819 est signée une convention avec le sieur Ermel (Jacques Philippe Joseph) pour le « placement et la restauration de l’orgue ». Le procès-verbal de la séance de la Fabrique d’église du 30/04 nous apprend que « le Positif de notre orgue sera placé au jubé dans le courant du mois prochain ». Le 04/07/1819, le Conseil de fabrique délivre un certificat élogieux suivant lequel « Jacques Philippe Ermel, Facteur d’orgue et de forte-piano domicilié dans cette Ville (de Bruxelles) a réparé et replacé les Orgues de notre église d’une manière à mériter des Eloges, attendu que tous les ouvrages mécaniques et nombre de tuyaux se trouvaient tellement inutiles et écrasés qu’ils auraient été considérés par d’autres, hors d’état de servir. Mais par ses soins, son intelligence et son exactitude, il a su en tirer parti et nous satisfaire en faisant chanter cet ouvrage avec promptitude et une harmonie peu commune pour un instrument ancien ».

Par contre nous n’avons pas d’information sur le contenu des travaux ni sur ce qu’est devenu le Positif de dos alors que nous avons retrouvé récemment des tuyaux de façade de Positif dans le buffet de Récit, à l’arrière de l’orgue. Il est à noter qu’à cette époque reculée, Positif pouvait dire un clavier installé dans le grand corps, et notamment dans le socle, sans être appelé Récit ou, plus tard, Récit expressif.

Plus tard, Moortgat signale que De Volder ajoute un Positif à l’orgue, ce qui semble peu exact si l’on se réfère à l’indication rapportée par l’organologue Edouard-Georges-Jacques Grégoire qui dit de De Volder : « Bruxelles, renouvelé l’orgue de l’église des Minimes en 1833. Il a un Positif et 24 jeux ». Nous savons par l’analyse de l’orgue que ces travaux consistèrent à augmenter l’étendue des claviers à 54 notes, à compléter ou remplacer certains jeux, notamment les anches du Grand-Orgue et, très probablement, faire de nouveaux sommiers dont il nous resterait celui du Grand-Orgue.

Il est très probable que l’installation de la Pédale date de cette époque car, là également, on remarquera une extension ultérieure de 27 à 30 notes suivant les tuyaux recensés. Dans ce cas il devient évident que les modifications du buffet dateraient également de cette époque.

Toujours dans l’ouvrage de Grégoire on peut lire en ce qui concerne les ouvrages de Vermeersch après 1853 : « Bruxelles, église des Minimes, un orgue de 2 claviers ».

Nous savons que la tuyauterie a été portée à 56 notes par l’adjonction d’un petit sommier de 2 notes au Grand-Orgue et que la Pédale est passée de 27 à 30 notes. Ici les sommiers sont pourvus de 30 notes et l’on peut imaginer qu’ils auraient été faits à neuf, en s’inspirant du sommier du Grand-Orgue. On ne peut certifier si le sommier chromatique de 56 notes du Récit date de cette époque ou s'il est plus tardif. En tout cas Vermeersch aurait sans doute adapté ou changé l’un ou l’autre jeu. La console renversée, typique des années 1850 et après, pourrait bien être de lui, ce qui entraînerait la même attribution pour les mécaniques. On notera que l’accrochage des vergettes dans les bras de l’abrégé a été reculé d’un centimètre comme nous l’avons constaté lors de l’inventaire de l’orgue. Il se pourrait que l’abrégé soit de De Volder et le nouvel accrochage de Vermeersch. On a remarqué que la disposition intérieure de l'orgue du Béguinage, reconstruit par Vermeersch après 1860, ressemblait fort à celle des Minimes. Remarquons également que la console renversée comprenait trois claviers dont le premier, ici appelé Positif, n’était pas raccordé, mais bien le Grand-Orgue et le Récit devenu « expressif » probablement dans ces années-là.

Grâce à la ténacité du Conseil de fabrique, les cloches et l’orgue ne furent pas cédés pendant la Première Guerre mondiale.

Dans les années 1920, le facteur d’orgues Emile Kerkhoff, qui avait repris la manufacture renommée de son père, a installé un moteur électrique qui ne semble pas avoir donné toute satisfaction.

En 1957, une révision de l’instrument a été effectuée que l’on pourrait attribuer à De Lil de Bruxelles, qui a collé une étiquette à son nom sur la console de l’orgue. A cette époque ou antérieurement encore, deux jeux ont été introduits au Récit : la Voix céleste et la Trompette.

Dans les années 1980, l’orgue commençait à montrer de sérieux signes de fatigue même si de nombreuses activités liturgiques et de concerts étaient encore données. L’instrument tint encore une petite dizaine d’années avant de s’éteindre définitivement après un rude coup de chauffage dû au froid de l’hiver mais aussi suite à l’usure complète des cuirs, notamment des boursettes.

Sous l’impulsion de Jacques Van der Biest, le Curé des Marolles, des appels tous azimuts avaient été lancés pour tenter de rallier le public, la presse et les pouvoirs publics au secours de l’orgue « le plus ancien de la Ville ». Suite à sa rencontre avec François Houtart une procédure officielle a été envisagée. Dès 1982, « La Renaissance de l’Orgue », future asbl fondée en 1983 avait prêté son concours à l’Abbé Van der Biest pour organiser les concerts et, vers 1986, les contacts sont pris avec Hubert Schoonbroodt pour établir une étude et un plan de restauration de l’orgue. Une convention est signée avec l’auteur de projet qui prendra comme assistant François Houtart, un de ses élèves. D’une part un long parcours administratif s’est engagé en vue d’obtenir la reconnaissance du projet par la Commission royale des Monuments et des Sites pas encore régionalisée à cette époque et, d’autre part, d'obtenir l’appui financier des pouvoirs publics auxquels se sont ajoutés les privés.

En effet, dès les premières études sur l’orgue il s’est avéré que nous étions en présence d’un orgue très hétéroclite mais qui comprenait de très beaux éléments, principalement des XVIIe et XIXe siècles. Devant de tels arguments, la première idée fut de rétablir autant que possible les caractéristiques de l’orgue ancien tout en conservant, notamment à la demande expresse de la Fabrique, les éléments postérieurs et ajoutés au cours des siècles.

L’existence présente d’une console à trois claviers et passée d’un Positif de Dos a servi d’argument pour rétablir les qualités sonores et instrumentales de l’instrument et lui restituer un buffet aux dimensions proches de l’original. La Pédale serait dès lors extraite du grand buffet et placée séparément à gauche et à droite de l’ancien orgue. Le Récit restant en place mais étant privé de plusieurs jeux anciens restitués au Positif de Dos hériterait, lui, des jeux romantiques du Grand-Orgue et d’un complément dans le style.

Avant son démontage en 2000, l'orgue possédait les jeux suivants :
Positif :
muet

Grand-orgue, 54 notes + 2 notes :
Cornet V dessus à c’ (posté) *
Montre 8’ *
Bourdon 16’ *
Prestant 4’ *
Bourdon 8’ *
Violon 8’ **
Flageolet 2’ *
Flûte 4’ *
Flûte 8’ dessus **
Fourniture III (sur V) *
Trompette 8’ **
Clairon 4’ **

Récit, 56 notes :
Basson-Hautbois 8’ ***/**
Trompette 8’ ***
Doublette 2’ *
(Fourniture III à IV, vide)
Quinte 2’2/3 *
Flûte octaviante 4’ **
Voix céleste 8’ ***
Bourdon 8’ *
Salicional 8’ (sur 2 chapes) **
Principal 8’ (sur 2 chapes) **

Pédale, 30 notes :
(chape vide)
Clairon 4’ **
Trompette 8’ **
Bombarde 16’ **
Prestant 4’ **
Flûte 8’ **
Bourdon 16’ **

* : jeux antérieurs à 1800,
** : jeux postérieurs à 1800,
*** : jeux postérieurs à 1900.

Hubert Schoonbroodt et François Houtart avaient défendu ce point de vue avec succès, notamment auprès de la Commission royale des Monuments et des Sites qui, toutefois, fit savoir que les nouveaux buffets de Pédale et de Positif de Dos devraient adopter une apparence contemporaine et trancher sur l’ancien mais aussi bien, plus tard, que ces meubles ne seraient pas pris en charge par les finances publiques. C’est à peu près à cette époque que décéda brutalement Hubert Schoonbroodt suite à un accident de voiture survenu le 05/02/1992. Afin de poursuivre les démarches dans un même esprit, il fut décidé avec l’accord de tous, de charger Carlo Hommel, organiste de la cathédrale de Luxembourg et disciple de Hubert Schoonbroodt, de prendre en mains le projet avec François Houtart. Rapidement vint la nécessité d’engager un architecte pour la réalisation des buffets neufs. Charles Vandenhove, architecte de renommée internationale établi à Liège, fut approché. Il finit par accepter de prendre en charge les démarches là où elles en étaient, en collaboration avec son assistant Olivier Matthieu.

Les étapes administratives furent franchies les unes après les autres grâce à la détermination de tous. Par contre les délais établis par le nouveau cahier des charges devaient éluder un des points importants et le préalable à toute l’orientation du projet : l’inventaire complet de l’instrument lors du démontage (principalement la tuyauterie et le meuble). En effet il était essentiel, dans le cadre de la philosophie actuelle en matière de restauration, de situer la provenance et l’époque de chaque tuyau, de chaque élément du meuble ou de la mécanique.

Ces points importants pour les organologues ont été écartés par l'architecte ayant arrêté son projet sur l'état provisoire en ce appuyé par le curé, subitement "pressé d'en finir".
Ceci a fait dire à juste titre par un journaliste du Soir en 2004 qu'il s'agissait de "l'orgue virtuel en plexiglas de l'architecte liégeois, une restauration volée aux organistes".

Deux tendances se sont dès lors en quelque sorte affrontées, l’une étant préoccupée de recherches approfondies et d’authenticité, ce qui nous a conduit vers la réalisation d’un orgue baroque plus typé que prévu et d’un orgue romantique autonome, l’autre étant préoccupée de rapidité de délais et d’imprimer à tout prix une marque moderne et radicalement personnelle à l’aspect visuel de l’orgue, ce qui nous a conduit à la réalisation de buffets sobres en chêne avec corps en plexiglas pour les trois meubles. Ceci permet une spatialisation de la tuyauterie visible de tous les côtés.

Par contre dans l’ardeur d’entreprendre, personne n’a relevé la mention introduite au nouveau cahier des charges : « renouvellement du soubassement » de l’orgue Noelmans du XVIIe siècle et encore moins ne l’a interprété comme sa disparition au profit d’un socle neuf selon la volonté de l’architecte.

Par ailleurs, poussé par le désir d’avancement des travaux, l’inventaire de l’orgue n’a permis que trop tard de constater que le nombre de tuyaux de Montre en façade dépassait celui prévu dans le buffet restitué. La comparaison du type de buffet réalisé par Noelmans et ses contemporains, typique du XVIIe siècle, permet sans obstacle de concevoir la présence d’éléments supplémentaires (tourelles arrondies ou en tiers-point) entre les deux plates-faces et les arrondis extérieurs. C’est le cas de nombreux instruments de l’époque tel celui de Notre-Dame de la Dyle à Malines.

Malgré tout, ces travaux, qui ont reçu le soutien de la Fondation Roi Baudouin, ont été rendus possibles grâce à l’appui financier de la Région de Bruxelles-Capitale, de la Ville de Bruxelles et de mécènes privés tels que la BBL ou de sympathisants.

En 2003, après avoir monté divers éléments de l'orgue devenu nettement plus lourd dû à son avancement, le nouveau Positif de Dos et le plexiglas, la tribune, non examinée et dont certains éléments étaient pourris, a révélé des signes de fatigue et d'affaisement. Le tout a été rapidement étançonné et l'ingénieur qui a placé les structures du grand orgue Grenzing de la cathédrale a fait les examens d'usage : l'orgue atteignait déjà les 15 tonnes, trop pour l'antique tribune de 1815-1820. Après un redémontage partiel de l'orgue, une grande poutre en chêne de 9 m a été superposée à celle qui est en front de la tribune, ce qui a décuplé les forces de soutien. Les travaux ont pu reprendre. Suite à un différend entre l'architecte et les organologues en ce qui concerne la teinte à donner à l'ancien meuble de 1680 qui devait, à ses dires, être aussi clair que du chêne neuf, Organum NOVUM, qui entourait le projet par son action de mécénat, a forcé l'inauguration des orgues en maintenant et organisant son grand Orgelfestival d'orgues en mars 2004. Quinze concerts, séances pédagogiques et un séminaire eurent lieu en huit jours avec plus de 150 musiciens et gens du spectacle, comprenant pas moins de huit créations originales et de la musique ancienne jusqu'à celle de nos jours.
Fut entre autres créé "Minimes apocalypse", ensemble de pièces composées par les étudiants du Conservatoire Royal de Musique de Bruxelles, dont plusieurs utilisaient les deux orgues simultanément.
Les compositeurs étaient Olivier Desmet, Alin Gherman, Natasha Henry, François Houtart, Tong Kiu Kang et Fanny Lion. La mise en corrélation fut assurée par Daniel Capelletti, professeur de composition qui composa également un oeuvre appelée "Minimes : Coordonnées", commandée par Organum Novum et créée par François Houtart.
Els Bieseman, François Houtart, Danièle-Eliane Piana et Peter Strauven furent les quatre organistes créateurs.

Au-delà de ces difficultés rencontrées, les aspects essentiels de cette réalisation sont la restitution de couleurs sonores typiques d’une époque et uniques à Bruxelles, la préservation dans un même cadre de tous les éléments constitutifs et évolutifs des différentes époques qu’a connues l’orgue et, enfin, la conjugaison d'éléments anciens avec l’esthétique actuelle notamment en matière de meuble d’orgue. Sans être devant une restitution plus poussée et plus homogène rencontrant les souhaits des organologues et qui les auraient amenés à réaliser deux intruments entièrement et stylistiquement autonomes, les orgues des Minimes offrent des qualités musicales qu'apprécient déjà des musiciens les plus inspirés et renommés.

Dans tous les cas de figure, dans l'orgue tel qu'il était auparavant, buffet compris, tout a été une question de conservation et de récupération d'éléments anciens adaptés au goût du jour, ce qui fait de cet orgue un cas assez à part sur l'ensemble du paysage bruxellois. Sa restauration/rénovation, tout en lui redonnant des caractéristiques typées et musicalement plus homogènes, a voulu conserver la trace de ces strates superposées au cours des sciècles.
TRAVAUX
Année début 1770
Type de travaux Reconstruction de l’orgue à Louvain
Nom du facteur Jan Nau
Lieu de l'atelier Louvain
Année début 1957
Particularités Selon Guy Van Grunderbeek
Type de travaux Restauration de l’orgue des Minimes (selon le Dictionnaire des facteurs d’instruments de musique de Malou Haine et Nicolas Meeùs). Probablement ajout d'une Trompette 8' et d'une Voix céleste 8' au Récit.
Nom du facteur Jean De Lil
Lieu de l'atelier Bruxelles
Année début 1819
Type de travaux Placement et restauration de l’orgue. Félicitations de l'époque pour les résultats du travail vu l'état pitoyable de l'orgue.
Nom du facteur Jacques Philippe Joseph Ermel
Lieu de l'atelier Mons puis Bruxelles
Année début 1833
Type de travaux Extension de l’orgue à 54 notes d’où nouveaux sommiers et révision de la console. Très probablement introduction des jeux de Pédale (27 notes) et remaniement du buffet. Anches du Grand-Orgue neuves et autres jeux probablement changés ou adaptés : Violon 8', Salicional 8', Principal 8', Basson-Hautbois 8'. Nouveau soufflet ?
Nom du facteur Pierre-Jean De Volder
Lieu de l'atelier Gand puis Bruxelles
Année début 1853
Type de travaux Extension des claviers et adaptation des mécaniques et des sommiers, remplacement de certains jeux, nouvelle console renversée de trois claviers dont le premier (Positif) muet. Nouveau soufflet ?
Nom du facteur Henri Vermeersch
Lieu de l'atelier Duffel
Année début 1925
Type de travaux Entretien et placement d’un ventilateur électrique
Nom du facteur Emile-Henri Kerkhoff
Lieu de l'atelier Bruxelles
DOCUMENTATION
Type Archives
Titre Archives de la Paroisse
Type Livre
Titre "Histoire des orgues de l’église des Saints-Jean-et-Etienne aux Minimes à Bruxelles"
Auteur Jean-Pierre Felix
Type Article
Titre "Le doyen des buffets d’orgues bruxellois"
Auteur Jean-Pierre Felix
Références Tome XXI, 1976
Revue / Oeuvre / Ouvrage Cahiers Bruxellois – Revue d’histoire urbaine
Type Article du périodique de La Renaissance de l'Orgue
Lieu Corbais
Revue / Oeuvre / Ouvrage La Renaissance de l’Orgue
Editeur Françoise de Viron
Type Article
Titre Articles divers dans le périodique d'Organum Novum
Lieu Rue Jean-Baptiste Colyns, 30 – 1050 Bruxelles
Références Depuis 1994
Revue / Oeuvre / Ouvrage Organum Novum
Editeur Edouard Houtart
Type Vidéo
Titre Etapes du chantier de la restauration
Editeur Organum Novum
Type Publication et CD
Titre Deux orgues pour les Minimes
Description Récit sur l'orgue à travers la restauration / rénovation des orgues des Minimes avec photos et un CD enregistré par Carlo Hommel et François Houtart, initiateurs. Version en français et en néerlandais.
Auteur Lucien Noullez (texte), Xavier Douley (photos), François Houtart et Carlo Hommel (organistes et conseillers)
Lieu Bruxelles
Références Paru dans la collection "Des Lieux & des Hommes" chez Alice éditions. Un projet initié par Organum Novum, asbl.
www.alice-editions.be
Particularités Vendu en librairie ou chez Organum Novum.
Soutenu par la Région de Bruxelles-Capitale et la Ville de Bruxelles.
HISTORIQUE DE L'INSTRUMENT
Historique A l’origine l’église faisait partie du couvent des Minimes qui fut fermé le 10 vendémiaire de l'an V (01/10/1796) et, dans l’inventaire du mobilier, il fut mentionné...
Travaux
Année début 1770
Nom du facteur Jan Nau
Lieu de l'atelier Louvain
Année début 1957
Nom du facteur Jean De Lil
Lieu de l'atelier Bruxelles
Année début 1819
Nom du facteur Jacques Philippe Joseph Ermel
Lieu de l'atelier Mons puis Bruxelles
Année début 1833
Nom du facteur Pierre-Jean De Volder
Lieu de l'atelier Gand puis Bruxelles
Année début 1853
Nom du facteur Henri Vermeersch
Lieu de l'atelier Duffel
Année début 1925
Nom du facteur Emile-Henri Kerkhoff
Lieu de l'atelier Bruxelles
SPÉCIFICATIONS TECHNIQUES DE L'INSTRUMENT
Consoles
Structure console et pupitre 
Console moderne en fenêtre selon l’esprit de l’orgue baroque.
Structure et pupitre en chêne.
Nombre de claviers 
2
Etendue des claviers 
54 notes, C - f'''
Description des touches 
Recouvertes d’ébène
Description des feintes 
Recouvertes d’os
Description des joues ou cadre 
Droites, en chêne avec un bouton en ébène sur les joues supérieures pour actionner l'accouplement
Etendue du pédalier 
30 notes
Matériaux du pédalier 
En chêne, droit et incurvé
Registres 
Dans les panneaux verticaux à gauche et à droite de la console, des tirants en chêne de section carrée avec pommeaux en ébène munis de médaillons en porcelaine imprimés de lettres noires.
Accouplements 
Par tiroir pour les claviers et par balanciers pour les Tirasses
Repose-pieds 
Au banc
Commande-pieds 
Op de bank
Accessoires 
Miroir de barbier vissé dans le meuble pour voir le curé et écran de vidéo pour voir le chef au rez-de-chaussée, également (re)vissé dans le meuble
 
Clavier(s) et Pédalier(s)
  • Nom 
    Positif de dos (I)
    Etendue 
    54 notes, C - f'''
    Jeux 
    Bourdon
    Prestant
    Flûte
    Nasard
    Doublette
    Tierce
    Quinteflûte
    Mixture
    Cromorne bas
    Cromorne haut
    Hautbois haut
    Trémolo 
    Tremblant
  • Nom 
    Grand-Orgue (II)
    Etendue 
    54 notes C - f'''
    Jeux 
    Bourdon
    Montre
    Bourdon
    Prestant
    Flûte
    Nasard
    Doublette
    Sifflet
    Fourniture
    Trompette bas
    Trompette haut
    Clairon bas
    Clairon haut
    Cornet
    Accouplements 
    Positif de Dos / Grand-Orgue
    Trémolo 
    Tremblant
  • Nom 
    Pédale
    Etendue 
    30 notes C - f'
    Jeux 
    Flûte
    Soubasse
    Flûte
    Prestant
    Bombarde
    Trompette
    Accouplements 
    Tirasse Pos.
    Tirasse G. O.
 
Transmissions
  • Nom 
    Positif de dos
    Notes 
    Mécanique
    Touches 
    Axées en queue
    Tracé et matériaux mécanique 
    Touches foulantes avec pilote en cèdre et deux jeux d'équerres et vergettes en cèdre passant sous l'organiste
    Description des registres 
    Comme au Grand-Orgue
    Abrégé 
    Couché sur le plancher, cadre en chêne
  • Nom 
    Grand-Orgue
    Notes 
    Mécanique suspendue
    Touches 
    Axées en queue
    Tracé et matériaux mécanique 
    De la touche, une vergette monte vers l’abrégé qui reporte le mouvement vers les côtés puis une autre vergette verticale qui est accrochée au jonc pénétrant dans le sommier par une boursette
    Description des registres 
    Mécaniques. Tirants en chêne de section carrée avec bras et sabre se répartissant à gauche et à doite du sommier.
    Abrégé 
    Abrégé ancien (De Volder) construit sur une structure ajourée en chêne et placé verticalement derrière et face à la fenêtre de la console
  • Nom 
    Pédale
    Notes 
    Mécanique
    Touches 
    Axées en queue
    Tracé et matériaux mécanique 
    Trois jeux d'équerres pour renvoyer la mécanique vers les buffets de Pédale en passant sous les podiums. Abrégé en chêne sous les soupapes et pénétration dans les sommiers. Vergettes en cèdre, tiges et crochets en laiton.
    Description des registres 
    Comme au Grand-Orgue
    Abrégé 
    Abrégé en chêne perpendiculairement à la façade, du côté intérieur face vers la paroi du meuble
 
Sommiers
  • Type 
    Mécanique à glissières
    Implantation 
    Les sommiers des claviers sont placés parallèlement à la balustrade. Ceux de la Pédale le sont perpendiculairement.
  • Nom du clavier 
    Positif de dos
    Type 
    Mécanique à glissières
    Implantation 
    Parallèle à la façade en avant de la tribune
    Nature 
    Sommier neuf en chêne (Schumacher). Les faux sommiers sont en chêne et il y a des grilles de soutien en plexiglas.
    Les postages sont en plomb. La laye est à l'arrière.
    Disposition des tuyaux 
    Diatonique et en mitre
    Description de la chape 
    De l'avant vers l'arrière :
    Prestant 4'
    Bourdon 8'
    Flûte 4'
    Nasard 2'2/3
    Doublette 2'
    Tierce 1'3/5
    Quinteflûte 1'1/3
    Mixture III
    Cromorne 8'
    Dessus de Hautbois 8'
    Particularités 
    Sommier performant sur le plan des gravures et de la mécanique, en adéquation avec la tuyauterie
  • Nom du clavier 
    Grand-Orgue
    Type 
    Mécanique à glissières
    Implantation 
    Juste en dessous de la corniche
    Nature 
    Sommier ancien en chêne de De Volder avec faux sommiers en chêne et laye à l'avant. Les tampons sont accessibles après avoir ôté des caches dans le buffet.
    Disposition des tuyaux 
    Diatonique avec 2 x 3 grands tuyaux au centre, puis des côtés vers le centre
    Description de la chape 
    De l'avant à l'arrière :
    Cornet V (surélevé)
    Montre 8'
    Bourdon 16'
    Prestant 4'
    Bourdon 8'
    Flûte 4'
    Nasard 2'2/3
    Doublette 2'
    Sifflet 1'
    Fourniture V
    Trompette 8'
    Clairon 4'
    Particularités 
    Gravures relativement étroites selon l'esthétique de De Volder
  • Nom du clavier 
    Pédale
    Type 
    Mécanique à glissières
    Implantation 
    Perpendiculaire à la façade
    Nature 
    Deux sommiers neufs diatoniques (Schumacher) en chêne, inspirés des anciens, avec double soupape par note dans les graves. Faux sommiers en chêne et grille de soutien en plexiglas. Les anciens sommiers de sept jeux déjà fort exigus avant la restauration (jeux postés) ne pouvaient plus être opérationnels avec l'ajout d'un 16' ouvert. Ils ont été conservés à titre organologique.
    Disposition des tuyaux 
    Diatonique de l'avant vers l'arrière
    Description de la chape 
    Des murs vers le centre :
    Soubasse 16'
    Flûte 16' avec basses postées en façade
    Flûte 8'
    Prestant 4'
    Bombarde 16'
    Trompette 8'
    Particularités 
    Récemment, on a placé des lampes décoratives entre les pieds des tuyaux de façade. Pour ce faire, on a foré des trous dans la chape pour faire passer les fils électriques.
 
Tuyauteries
  • Nom 
    Positif de dos
    Particularités 
    Epoque de construction des tuyaux : * XVIIe ou XVIIIe, ** XIXe et *** XXIe siècle.
    Avant la restauration, la tuyauterie ancienne se trouvait dans le Récit. Sur un tuyau du Prestant il y a une inscription indiquant Positif. Les tuyaux du XXIe siècle sont de Guido Schumacher qui s'est inspiré des anciens tuyaux et des proportions Noelmans. Comme au Grand-Orgue, la plupart des tuyaux ont été rallongés pour être amenés au dispason de 415 Hz.
    Le Hautbois est attribué à De Volder et est en étain.
    La Mixture a des reprises à F, g', a' et h''.
    Coupure des demi-registres à h/c'.
    Description 
    De l’avant à l’arrière :
    PRESTANT 4’(***/*). Basses neuves, coupées au ton.
    BOURDON 8’(*). Manchons, puis calottes mobiles.
    FLÛTE 4’(*). Calottes, puis calottes à cheminée.
    NASARD 2’2/3 (***). Coupé au ton.
    DOUBLETTE 2’(*). Coupée au ton.
    TIERCE 1’3/5 (***). Coupée au ton.
    QUINTEFLÛTE 1’1/3 (***). Coupée au ton.
    FOURNITURE 2/3' + 1/2' + 1/3'(***). Coupée au ton.
    CROMORNE 8’ (***). Etain.
    HAUTBOIS 8’ dessus (**). Etain.
  • Nom 
    Grand-Orgue
    Particularités 
    Epoque de construction des tuyaux : * XVIIe ou XVIIIe, ** XIXe et *** XXIe siècle. Partition d'origine du Positif et du Grand-Orgue de 48 tuyaux prolongée jusqu'à 54 tuyaux par De Volder et 56 par Vermeersch.
    L'étendue de 54 notes a été conservée en relation avec la sauvegarde du sommier De Volder.
    Les anciens tuyaux sont ceux de Noelmans, les nouveaux ont été réalisés par Guido Schumacher en s'inspirant des matériaux et des tailles de Noelmans. Les tuyaux de Noelmans sont très riches en plomb et ont été pour la plupart rallongés pour être descendus au diapason de 415 Hz. Les corps de la Montre en façade sont constitués de une à plusieurs sections soudées, alors cachées par une feuille d'étain.
    La Fourniture, en fait Fourniture III en Cymbale II sur un même registre, a été composée à partir des 3 rangs existants et attribués à Noelmans mais qui avaient été profondément réorganisés. On a redistribué ici les rangs en tenant compte autant que possible de leur place hypothétique, ainsi que du type de reprises qui, à l'époque, n'étaient souvent pas aussi systématiques qu'au XVIIIe siècle.
    Le 3e rang de la Fourniture double le 1er de la Cymbale. Reprises différentes qu'au Positif de Dos pour assurer une continuité musicale :
    C, c#, f#, c#', g#', d#'', a#'', c#'''.

    Les anches sont de De Volder avec pavillons mi-fer, mi-étain.

    Le Violon 8' et le dessus de Flûte 8', attribués à De Volder n'ont pas pu être replacés, tandis que les autres jeux ont été placés dans l'orgue romantique.
    Description 
    De l’avant à l’arrière :
    CORNET V (*). Un rang avec calotte, puis coupé au ton.
    MONTRE 8’ (*). En façade, entaille d'accord, puis coupée au ton.
    BOURDON 16’ (*). Manchons, puis calottes mobiles.
    PRESTANT 4’(*). Coupé au ton.
    BOURDON 8’ (*). Calotte mobile.
    NASARD 2’2/3 (***). Coupé au ton.
    DOUBLETTE 2’(*). Coupée au ton.
    FLÛTE 4’(*). Calottes, calottes à cheminée, coupées au ton.
    SIFFLET 1’ (***). Coupé au ton.
    FOURNITURE 1' + 2/3' + 1/2' + 1/2' + 1/3' (*/***). Coupée au ton.
    TROMPETTE 8’ (**).
    CLAIRON 4’ (**).
  • Nom 
    Pédale
    Particularités 
    (***) Flûte 16' de Guido Schumacher.
    (**) Le reste est de De Volder rehaussé d'un demi-ton pour être au diapason de l'orgue baroque.
    L'ancien Clairon 4' n'a pas été replacé par manque de place (il avait été supprimé dans le plan de l'architecte).
    Description 
    Des côtés vers le centre :
    FLÛTE 16’ (***). En étain.
    SOUBASSE 16’ (**). En chêne, peint en rouge.
    FLÛTE 8’ (**). Etain, en fait, jeu conique sonnant plutôt comme un Gemshorn.
    PRESTANT 4’ (**). En étain.
    BOMBARDE 16’ (**). Pavillons en étain.
    TROMPETTE 8’ (**). Pavillons en étain.
 
Alimentation
  • Réservoir ou soufflet auxiliaire 
    Réservoirs principaux
    Description 
    Deux soufflets cunéiformes placés dans le socle du Récit (entre l’abrégé du Récit et le grand réservoir). Ils sont en chêne et s’ouvrent chacun d’un côté, celui du dessous est incliné vers la gauche où il s’ouvre de ce côté pour permettre à l’autre de s’ouvrir vers la droite.
    Longueur 
    190 cm
    Largeur 
    95 cm
    Nombre de poids et type 
    Dalles en pierres emballées dans du papier bleu
  • Réservoir ou soufflet auxiliaire 
    Réservoir principal
    Description 
    Grand soufflet à plis parallèles installé dans le podium sous les soufflets cunéiformes
    Nombre de poids et type 
    Pierres emballées dans du papier bleu
 
Porte-vent
  • Nom 
    Grand-Orgue
    Description 
    Un large porte-vent sort de chaque soufflet pour se réunir dans un gros porte-vent qui descend sur l’avant gauche du socle du Récit.
    Matériaux 
    Chêne
    Mesures 
    Section de 28 x 23 cm
 
SPÉCIFICATIONS TECHNIQUES DE L'INSTRUMENT
Console Clavier(s) et Pédalier(s) : 3
Clavier(s) et Pédalier(s) Positif de dos (I), Grand-Orgue (II), Pédale
Transmissions
Positif de dos Mécanique
Grand-Orgue Mécanique suspendue
Pédale Mécanique
L'édifice
Eglise des Saints-Jean-et-Etienne aux Minimes

Eglise des Saints-Jean-et-Etienne aux Minimes

Adresse : Rue des Minimes, 62
1000 Bruxelles
Style architectural : Baroque
Construction : 1715
Siècle de construction : XVIIIe
Style architectural : Baroque Type : Bâtiment classé par arrêté du 30/07/1939
Orgue(s) présent(s) dans cet édifice